Renault-Nissan : l’alliance historique se réorganise

il y a 1 an | Stephane Monsin

Après plus de vingt ans de vie commune, l’alliance entre Renault et Nissan va se réorganiser stratégiquement. Malgré certaines synergies profitables à l’un comme à l’autre, les deux partenaires rencontraient une grave crise de confiance, que le scandale Carlos Ghosn en 2018 n’avait fait qu’attiser…

Plusieurs mois après avoir laissé planer le doute, Renault et Nissan ont confirmé la réorganisation stratégique de leur alliance. Nouée en 1999, alors que Nissan rencontrait de grandes difficultés, elle avait donné naissance à des participations croisées de la part des deux constructeurs. Nissan possédait 15% des titres de Renault, et le Français 43,4% de son homologue japonais.

En 23 ans de vie commune, la vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Il y a eu des partages de technologies intéressants, sur les SUV (Nissan Qashqai/Renault Kadjar, Nissan X-Trail/Renault Koleos) et les citadines notamment (Renault Clio/Nissan Micra), ainsi que la création en commun d’une famille de plateformes techniques (ces soubassements que plusieurs modèles peuvent avoir en commun) : la CMF, pour « Common Modular Family ».

Une restructuration pour mieux repartir main dans la main

Mais il y a eu des doutes, et des échecs aussi. Comme l’introduction ratée de Renault en Chine, malgré l’aide de Nissan et de son partenaire local Dongfeng. La perte de terrain de Nissan en Europe, dont les ventes ne cessent de dégringoler (sa marque premium Infiniti avait quant à elle arrêté le tir en 2020). Surtout, le scandale de l’« affaire Carlos Ghosn » en 2018, président de l’alliance à l’époque et accusé de multiples malversations financières, avait poussé les deux groupes et l’alliance dans l’incertitude.

Depuis, une réorganisation de sa structure était attendue. Pour retrouver une certaine forme de confiance, et rééquilibrer les rapports de force entre les deux partenaires. C’est chose faite aujourd’hui : l’alliance a confirmé que la participation de Renault dans Nissan serait revue à la baisse, au même niveau que celle du nippon : 15%. En contrepartie, Nissan investira dans Ampere, la nouvelle division stratégique de Renault dédiée à la mobilité électrique et aux logiciels. Faut-il y voir une forme de divorce entre les deux groupes ? Un échec de la part de Renault ? Une montée en puissance de Nissan au sein de l’alliance ? Les deux marques doivent encore clarifier leur avenir et leurs projets communs, si bien qu’il faudra attendre encore avant de voir cette réorganisation se traduire sur le plan opérationnel, et sur celui des résultats.

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