Essai Suzuki GSX-S1000 GT - Attente récompensée !

il y a 1 an

Le segment de la moto Sport GT a été délaissé par bon nombre de constructeurs. Suzuki n’a pourtant pas hésité à lancer sur le marché une GSX-S1000 GT dont la filiation avec les autres versions de sa gamme s’avère comme évidente. Alors, bonne ou mauvaise idée ?

C’est avec une certaine surprise que nous avons découvert, l’automne dernier, que le constructeur d’Hamamatsu sortait de ses lignes de montage une moto de type Sport GT. Depuis de nombreuses années, Suzuki prend peu de risques en commercialisant des machines assez conventionnelles. Ce sont souvent des extrapolations d’autres extrapolations déjà bien connues. En bref, rien de très original ni d’excitant. Mais cette fois, ils nous surprennent en proposant une nouvelle moto dans un créneau qui, reconnaissons-le, est depuis quelques temps moribond. Etroitement dérivée du roadster GSX-S1000, cette GT vient combler le vide laissé par la GSX-S1000 F qui prit sa retraite fin 2020. Si cette dernière n’était pas à proprement parler une vraie Sport GT mais plutôt un gros roadster habillé d’un carénage, la GT est, elle, une véritable Sport Tourer. Dans l’esprit comme dans la construction.

Un peu – beaucoup – d’électronique

Le guidon large et peu cintré qui impose une position de conduite légèrement en appui est une des caractéristiques d’une Sport GT moderne. Comme la présence du régulateur de vitesse et d’un shifter up/down. Pour les suspensions, la GT fait confiance à la fourche inversée Kayaba de 43 mm entièrement réglable et au système Pro-link avec amortisseur réglable (précharge et détente) déjà montés sur le roadster. Les diagrammes de suspensions ont bien entendu été revus en conséquence. Le système de freinage Brembo à l’avant et Nissin à l’arrière sont conservés. C’est également le cas pour le moteur avec le gros 4-cylindres en ligne de 999cc. Il développe toujours la puissance de 152 chevaux (11.000 tr/min) pour un couple de 106 Nm (9.500 tr/min) tout en étant équipé du SCAS. Pour rappel, le Suzuki Clutch Assist System est un dispositif qui désengage l’embrayage en cas de rétrogradage « musclé ». L’électronique dont dépendent les assistances à la conduite, a souvent été le point faible chez Suzuki ces dernières années face à la concurrence. Mais le fossé est en train de se combler depuis l’arrivée de la GSX-S1000 en 2021, équipée du « SIRS » (Suzuki Intelligent Ride System). Ce système est également présent sur la GT. Il se compose du « SDMS » (Suzuki Drive Mode Selector) avec trois modes de conduite. Du plus réactif A (Active) au plus souple C (Confort) en passant par l’intermédiaire B (Basic). Le « STCS » (Suzuki Traction Control System) propose lui un contrôle de traction réglable sur 5 positions et déconnectable. Le « QS » (Quickshifter) bidirectionnel est monté d’origine. Toutes ces assistances peuvent être sélectionnées via un joystick placé sur le commodo gauche et sont visibles via une section graphique faisant partie d’un tout nouvel écran TFT couleurs de 6,5 pouces. C’est une première car cet écran est connectable via Bluetooth à votre smartphone en utilisant l’application Suzuki MySpin. Comme cela existe déjà chez la concurrence, cette application induit plusieurs fonctions que nous ne prendrons pas le temps d’énumérer ici tant elles sont vastes. Hormis cela, l’écran TFT se charge également de vous renseigner sur toutes les informations utiles (trips partiels, conso moyenne, températures, vitesse moyenne, etc.). Un peu comme sur la R1. L’arrière de la moto est élancé et se termine par un feu arrière trapézoïdal. Les deux valises rigides de 36 litres s’intègrent parfaitement à la moto. Elles ne sont pas fournies d’origine (en option pour 899 €) et reprennent en partie la couleur d’origine et le graphisme officiel GT Sport Tourer. On peut y loger sans problème un casque intégral de grandes dimensions.

Plutôt bien assis

La prise en main est assez aisée. La position de conduite est instinctive comme on devait s’y attendre sur ce type de moto. Avec la selle placée à 810 mm du sol, il ne faut pas être taillé comme un bucheron pour en prendre possession. La béquille centrale est absente et indisponible, même en option. Le poids de 226 kg en ordre de marche reste raisonnable. Les deux premières choses qui sautent aux yeux sont la bulle de petite taille et le magnifique écran TFT couleurs à fond blanc ou noir (suivant votre choix). Le compte-tours prend pratiquement la moitié de la place et intègre la jauge à carburant, les témoins du cruise control et l’indicateur de vitesse. Le reste est occupé par le triptyque des assistances à la conduite, l’horloge et un petit pavé regroupant les infos pratiques. Le pilote dispose encore d’une prise USB. Seul le levier de frein est réglable en écartement. Avec le Suzuki Easy Start System, il ne faut pas insister pour que le 4-cylindres démarre immédiatement. L’échappement émet une sonorité légèrement graveleuse. La GT bénéficie encore du système Low RPM Assist qui augmente légèrement le régime moteur à l’instant où l’on relâche le levier d’embrayage.

Couple à gogo

Ce moteur directement issu de la grande lignée des Gex est déjà plein dès les plus bas régimes. Il accepte de tourner sur le dernier rapport à 2.000 tr/min. Ce qui correspond à presque 50 km/h. Il suffit ensuite de tourner la poignée de gaz de type « ride by wire » pour que le 999cc prenne inexorablement des tours. À 4.000 tr/min, on atteint les 90 km/h. 120 km/h à 5.000 tr/min. Avec une zone rouge débutant à 11.750 tr/min, cette Suzuki a encore de la réserve ! Ces caractéristiques propres à un Tourer se doublent évidemment d’un volet sportif. Car n’oublions pas que cette GT possède un propulseur qui descend en droite ligne de la GSX-R (version 2005). Un moulin bien gras et expressif qui ne demande qu’à prendre des tours. Ajoutez-y une cartographie A qui vous donne une réactivité immédiate de la poignée d’accélérateur et un quickshifter facile et précis. Vous obtenez alors une machine diablement efficace et très ludique. Le freinage Brembo s’accommode parfaitement à cette conduite sportive, comme les suspensions. Il n’y a qu’à des vitesses inavouables et totalement proscrites chez nous que la Suzuki commence un peu à tortiller. Et encore ! Car la petite taille de la bulle oblige à s’aplatir contre le réservoir en s’agrippant au grand guidon. Ce qui inévitablement engendre des effets parasites sur la direction. Précisons que cette expérience ne fut possible qu’en empruntant un peu d’autoroute allemande, avec une vitesse (près de 200 km/h) qui ne reflète pas l’utilisation qui sera la plus souvent faite de cette moto.

Quelques chiffres

Avec son réservoir de 19 litres, la Suzuki affiche une autonomie proche de 250 kilomètres. Sur parcours mixte autoroute/nationale entre la Belgique, le Grand-Duché de Luxembourg et l’Allemagne, la GT s’est contentée d’une consommation moyenne de 5,7 l/100 km. Avec un confort adéquat pour la catégorie, il y a moyen d’enquiller les kilomètres. Néanmoins, la bulle d’origine ne vous protègera pas suffisamment. Un passage par le catalogue d’accessoires sera donc nécessaire. Suzuki propose aussi un Touring Pack (1.499 €) comprenant les valises, des poignées chauffantes, une bulle plus haute (70 mm) et une protection de réservoir. De quoi améliorer encore plus les aptitudes Tourer de cette GT.

Conclusion

La Suzuki GSX-S1000 GT est arrivée discrètement sur le marché. Pourtant, quelle bonne idée ! En effet, elle figure comme une excellente concurrente dans un créneau certes restreint mais toujours aussi intéressant. Rouler sur une Sport GT comme la Suzuki GSX-S1000 GT reste un plaisir que je vous invite à tester. Vous ne serez pas déçus !

Pascal Mouton

Les +

Ligne originale

Moteur expressif

Aides à la conduite

Freinage et suspensions

Les –

Bulle trop courte

Absence de béquille centrale

 

La Suzuki GSX-S1000 GT en quelques chiffres

Moteur : 4 cylindres en ligne, 4 T, refroidissement liquide, DOHC, quatre soupapes par cylindre

Cylindrée : 999 cc

Puissance maximum : 152 ch (112 kW) à 11.000 tr/min

Couple maximum : 106 Nm à 9.250 tr/min

Boîte de vitesses : à 6 rapports

Transmission finale : par chaîne

Cadre : périmétrique en aluminium, boucle arrière en acier tubulaire

Suspension avant : fourche inversée KYB de 43 mm, entièrement réglable, déb. 120 mm

Suspension arrière : mono-amortisseur KYB réglable en détente et précharge du ressort, déb. 130 mm

Frein avant : deux disques flottants de 310 mm, étriers monoblocs Brembo à fixation radiale et 4 pistons, ABS

Frein arrière : un disque de 240 mm, étrier Nissin 1 piston, ABS

Hauteur de selle : 810 mm

Réservoir : 19 litres

Poids TPF : 226 kg

Tarif : 14.299 €

Importateur : www.suzuki2wheels.be

Mots-clés: Motos-Bikes Suzuki
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