Wallonie : vous pourrez rouler avec votre voiture (au moins) jusqu’en 2025

il y a 1 an | Nicolas Morlet

Des interdictions de circulation pour les véhicules jugés les plus polluants devaient entrer en vigueur le 1er janvier prochain sur tout le territoire Wallon. Il n’en sera finalement rien avant 2025, au moins. Un report présenté comme une mesure de protection du pouvoir d’achat par la ministre de tutelle Céline Tellier, qui cache en réalité l’inapplicabilité de ce décret.

En 2019, le gouvernement Wallon décidait d’un calendrier pour faire sortir les véhicules les plus anciens de son parc roulant. A partir du 1er janvier 2023, les véhicules sans normes de dépollution Euro ou Euro 1(immatriculés avant 1996) ne pourraient plus circuler sur les routes de Wallonie. Un an plus tard, ce serait au tour des Euro 2, puis des Euro 3 en 2025 et enfin des Euro 4 en 2026. Une mesure visant à améliorer la qualité de l’air. Sauf qu’à la veille de la mise en place des premières restrictions, rien n’est prêt, puisque les arrêtés d’exécution de ce décret n’ont jamais été actés, le rendant donc inapplicable, notamment en raison de critères jugés imprécis ou simplement difficiles (voire impossibles) à contrôler.

Interrogée dans la matinale de LN24, Céline Tellier, la Ministre wallonne de l’environnement, a indiqué sa volonté de proposer au gouvernement régional de reporter la mise en œuvre du décret au 1er janvier 2025. Cela dans le but d’épargner les 4.500 ménages qui seraient concernés par l’interdiction de circulation en ces temps de crise : « Il serait impensable de leur demander d’acheter un nouveau véhicule ». Reconnaissant également un « enjeu en matière de qualité de l’air très très faible ». Ces véhicules ne représenteraient que 0,23% du marché.

Critères trop vagues

En réalité, ce report serait surtout dû à l’impossibilité de le rendre applicable dans les temps initiaux. Notamment par ses critères trop vagues qui n’ont, jusqu’à aujourd’hui, pas reçu les réponses et précisions nécessaires. La plus discutée est sans doute la dérogation permettant de continuer à circuler pour les véhicules « parcourant moins de 3.000 km par an ». La Behva, la fédération belge des véhicules historiques, soulève notamment la question du contrôle de ces 3.000 km, rappelant que pour plusieurs types de voitures, il n’y a pas de contrôle technique (ex : ancêtres « à caractère historique » ou de plus de 50 ans NDLR), et que les caméras ANPR servant au contrôle du respect de la norme Euro ne savent pas enregistrer les kilomètres parcourus. « Est-ce d’application uniquement en Wallonie, ou pouvons-nous rouler plus de kms en dehors de la Wallonie ? Et quid des autoroutes et de la traversée des touristes étrangers, flamands et bruxellois ? » se questionne également la fédération. De plus, « Des dérogations individuelles pourront être sollicitées selon les modalités et critères à fixer » précise le site officiel Walloniebassesémissions.be. Mais lesquels ? Autant d’éléments qui restent aujourd’hui sans réponse, comme le confirme à demi-mot la réponse du porte-parole de la Wallonie interrogé sur ces questions précises, « dans l’attente d’une décision du Gouvernement Wallon à cet égard ». Donc pour l’heure : roulez tranquille !

Mots-clés: Mobilité
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