L’essai dynamique de Benoît Galand - Jaguar F-Type SVR

il y a 1 an

Elle peut être considérée comme l’héritière de la mythique Type E. La F-Type est le symbole parfait du coupé/cabriolet british. Comme les Aston Martin, les Jaguar sont plus des « GT » que de pures sportives. Mais est-ce toujours le cas avec cette sur-vitaminée version SVR, fort de son V8 5.0l gavé par un compresseur qui porte sa puissance à 575 chevaux et le couple à 700 Nm ?

Retouchée très légèrement (au niveau des blocs optiques) en 2021, la Jaguar ne passe pas inaperçue, tant à cause de sa ligne un peu bestiale que par la sonorité qui jaillit des 4 gros embouts d’échappement… Pour la discrétion, ce n’est pas gagné ! Mais le bruit de son V8 est aussi son premier atout. Avec une ligne d’échappement en titane – ce qui permet au passage de descendre le poids de 16 kg –, les ingénieurs et acousticiens de Jaguar ont fait un beau boulot avec un son rauque, envoûtant, et quelques artifices devenus désormais – à tort ou à raison – la norme sur les voitures qui veulent afficher leur sportivité. Mais au final, cela marche et tant le conducteur, que le passager et les « passants » peuvent profiter de cette bande-son enivrante…

Presque sans concurrence ?

Deuxième atout, son rapport prix/performances ! Pour trouver des coupés affichant d’aussi bonnes performances – le 0 à 100 km/h en 3,7 secondes et plus de 320 km/h en « v. max » - tout en restant sous les 140.000 €, il n’y a pas vraiment de concurrence : une Maserati Ghibli 3,8 V8 Trofeo de 580 ch dépasse les 155.000 € et ne parlons pas des Ferrari, Aston Martin  et autres Lamborghini…hors de portée financièrement. Moins exclusive, la Mercedes C Coupé 63S AMG est une alternative valable avec ses 510 ch pour 114.000 €. Même la BMW M8 est au-delà des 165.000 € et il faut plutôt lui comparer la BMW M850i xDrive (530 ch pour 135.000 €)… parce que, oui, la Jaguar F-Type SVR est une 4 roues motrices (AWD). Sa concurrente principale est sans doute l’Audi R8, qui vaut quand même près de 30.000 € de plus.

Premier petit bémol, le poids de la « Jag » qui, malgré sa structure en aluminium affiche 1.720 kg sur la balance, soit 125 de plus que l’Audi R8. Cela se traduit par un rapport poids/puissance de 2,9 kg/ch qui reste quand même impressionnant !

Côté esthétique, le constat est largement favorable : trapue, compacte, la SVR peut en plus compter sur quelques spécificités qui ne laissent planer aucun doute sur ses prétentions sportives : un aileron arrière en carbone piloté et des ouïes extractions d’air au niveau du passage des roues avant. Cette « Jag » a vraiment de la gueule ! Par contre, l’habitacle est propre, cossu mais un peu « convenu ». Il y manque une touche plus sportive malgré les beaux sièges de type semi-baquet en cuir « matelassé ».

Brutale, vive, mais gratifiante…

Il est temps d’emmener cette SVR sur les routes et sur la piste du Centre de Maîtrise du Volant à Hermalle-sous-Argenteau.

Le côté philosophiquement « GT » des Jaguar est préservé avec cet habitacle cossu et cette boîte automatique à 8 rapports qui permet de rouler sur un filet de gaz : avec 700 Nm disponibles entre 3.500 et 5.000 tr/m, il est vraiment possible de rouler en souplesse, à très bas régime. Mais les borborygmes du V8 compressé vous poussent à demander plus de la voiture et là, la GT se transforme en bête à dompter. Typée propulsion, la SVR jouit en plus d’un différentiel avant qui rend le train avant particulièrement efficace et même étonnamment mordant… au point qu’il faut un peu de temps pour s’y habituer et donner le bon angle de braquage. Ensuite, à la réaccélération, la F-Type SVR se comporte plus comme une propulsion. Plusieurs modes de conduite sont bien entendu au menu, avec un mode Race qui permet d’enlever complètement le contrôle de stabilité.

Ainsi réglée, cap sur la piste de maîtrise pour voir jusqu’où il est possible d’aller avec la voiture. Bilan ? Positif, avec un bel équilibre général. Jaguar a bien travaillé sur la rigidité et les trains roulants et cela se ressent. La « SVR » réagit plutôt bien lors des transferts de masse et se place en survirage. Il faut alors doser les gaz pour entretenir la glisse. Mais attention au train avant qui, s’il reprend du grip après un léger sous-virage, peut se montrer surprenant. II faut être aussi vif dans le contrôle au volant.

Jaguar a bien travaillé la rigidité et les trains roulants. Cela se traduit par un très bel équilibre général même si le poids de la voiture se fait sentir. Si vous l’emmenez sur circuit, l’option freins céramique est à conseiller.

Par rapport à la F-Type P450 AWD (la « R » n’est plus commercialisée), la SVR est plus légère de 25 kg (et même 50 avec les freins céramique et le toit carbone) et 125 ch plus puissante !

Verdict

Bilan largement positif pour ce coupé qui peut être utilisé en « bon père de famille » sur le rythme de la balade ou se transformer en machine de guerre à dompter. À ne pas mettre en toutes les mains !

Mots-clés: Essais auto Jaguar F-TYPE
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