Ferrari California T « 24 Heures de Spa » : modèle unique cherche nouveau propriétaire

il y a 1 an | Laurent Zilli

On pourrait aussi l’appeler la « Ferrari Stéphane Lémeret » car cette auto unique au monde a été créée par Ferrari pour célébrer la victoire du directeur d’Auto Trends et de ses équipiers aux 24 Heures de Spa 2015. Et son propriétaire a enfin décidé de la mettre sur le marché !

Une Ferrari, quelle qu’elle soit, est toujours une pièce de collection en puissance. Mais certaines ont plus de potentiel encore, notamment lorsqu’il s’agit d’un exemplaire unique, réalisée sur commande par le service Tailor Made du constructeur. C’est une de ces Ferrari uniques qui est à vendre.

Lors de l’édition 2015 des 24 Heures de Spa, la Ferrari 458 GT3 du Team AF Corse termine 4e au classement général, mais s’impose surtout en catégorie Pro-Am. L’histoire aurait pu en rester là, si ce n’est que parmi les pilotes composant l’équipage (dont les pilotes d’usine Gianmaria Bruni et Alessandro Pier Guidi), figurait un Belge : celui qui a racheté Auto Trends quelques jours plus tard, Stéphane Lémeret. Il faut l’avouer, les Belges sont à peine moins chauvins que les Français. C’est pourquoi cette victoire un peu noire-jaune-rouge a été célébrée, et de fort belle façon. En effet, Francorchamps Motors, sponsor de la 458 GT3, avait alors choisi de commémorer cette victoire en passant commande auprès de Tailor Made, le département personnalisation de la marque italienne, d’un modèle unique.

California T

La voiture retenue pour bénéficier de ce traitement exclusif fut la California T, évolution lancée en 2014 du roadster California. La version spéciale « 24 Heures de Spa » de la Ferrari fut dévoilée en janvier 2016 à l’occasion du Salon de Bruxelles… en présence de Stéphane Lémeret, évidemment.

Fruit d’une collaboration étroite entre Francorchamps Motors et Tailor Made, la California T 24 Heures de Spa reprenait les codes esthétiques de la Ferrari 458 GT3 d’AF Corse. La carrosserie arbore l’incontournable teinte Rosso Corsa. On retrouve aussi la bande racing typique de la version courte de la 458 Italia, à la fois sur le centre de la carrosserie et le long des jupes latérales, ainsi que la petite flèche jaune sur les poignées de portes. La voiture repose sur des jantes exclusives Grigio Nürburgring mat, avec un cerclage jaune. Dans la voiture, ce n’est pas du cuir mais de l’Alcantara qui habille les sièges, la planche de bord et le volant, qui renvoie lui aussi au monde de la course avec sa bande de LED de témoins de régime moteur. Enfin, une plaquette commémorative « 24 Heures Spa Victoire Pro Am 2015 » finit de rendre cette California T véritablement unique.

Après avoir profité quelques années de cette fantastique automobile (affichant aujourd’hui 14.000 km au compteur et dans un état impeccable), son actuel et premier propriétaire a décidé de la remettre en vente. Elle est donc prête à faire le bonheur d’un nouveau collectionneur passionné, pour un prix à discuter. A l’époque, cette Ferrari unique lui avait coûté 300.000 euros TVAC mais il est prêt à la céder pour moins de 200.000 TVAC, ce qui constitue vraiment une excellente affaire pour un modèle one-of ! De plus, Stéphane Lémeret, devenu un ami personnel du propriétaire actuel, la dédicacera.

Vous vous dites que ce serait un investissement intéressant mais vous connaissez mal la Ferrari California T ? Vous aimeriez savoir si les sensations qu’elle offre sont à la hauteur de vos exigences ? Pour répondre à cette question, quoi de mieux que de demander l’avis de celui à qui cette voiture rend hommage, Stéphane Lémeret lui-même ? Précisons que cet essai de la California T « normale » avait été écrit par le boss bien avant sa victoire à Spa. Si cette Ferrari unique au monde vous intéresse, envoyez un e-mail à Stéphane Lémeret : stephane@autotrends.be .

Essai Ferrari California T par Stéphane Lémeret

« Une très bonne surprise ! »

Ferrari s’est penchée sur la California pour lui donner un coup de jeune à mi-carrière. Au-delà de ses lignes quelque peu virilisées, le coupé italien voit son V8 amputé de 440cc mais reçoit, en échange, deux petits turbos à faible inertie, histoire de réduire au maximum le temps de réponse.

Grâce à cet artifice, la puissance du V8 de 4,5 litres est désormais de 560 chevaux pour un couple de 755 Nm (au lieu de 460/485 auparavant). Sans trop rentrer dans les détails, sachez que la gestion moteur ne laisse pas monter la pression de suralimentation brutalement jusqu’à sa valeur maximale mais la module en fonction du régime. Cette gestion variable de la pression de turbo ne dépend d’ailleurs pas seulement du régime moteur mais aussi du régime engagé : plus celui-ci est élevé, plus la pression augmente. De quoi masquer le fait que les derniers rapports de la boîte de vitesses ont été allongés pour réduire la consommation. Les émissions de CO2 passent d’ailleurs officiellement de 270 à 250 g/km. Cette baisse n’est pas extrêmement spectaculaire mais vu l’amélioration des performances par ailleurs, ce n’est quand même pas négligeable !

Car l’amélioration très sensible de la puissance et du couple a évidemment des effets bénéfiques sur les chronos. Huit dixièmes de seconde sur le 0 à 100 par exemple ! Et les reprises sont bien meilleures, elles aussi. De quoi faire oublier une partie des 1.730 kilos annoncés par la marque italienne. Une masse imposante qui s’explique par le mécanisme d’ouverture du toit rigide transformant le cabriolet en vrai coupé une fois la météo devenue maussade.

Sonorité déjà revue

Evidemment, pour ne pas changer, il fait infect le jour de notre essai au départ de Mortefontaine, au nord de Paris. Pas question d’ouvrir le toit mais je suis agréablement surpris par la sonorité du moteur car certains confrères affirmaient que la musique du V8 était mise en sourdine par les turbos. En fait, l’exemplaire mis à ma disposition par Ferrari West Europe ce jour-là n’affichait que 1.000 km au compteur et fait donc partie des dernières voitures produites par l’usine, des exemplaires bénéficiant déjà d’une modification au niveau des échappements. Belle réactivité de la part de Ferrari, qui a su très vite répondre aux critiques des premiers essayeurs ! Le résultat, en tout cas, est étonnant car le son est quasiment aussi pur et agréable qu’avec un moteur atmosphérique. De quoi déjà me mettre de bonne humeur !

On note aussi l’arrivée d’un grand écran tactile centralisant toutes les fonctions d’info-divertissement, allant du GPS aux sources audio en passant par le téléphone. Bien plus complet et pratique que le système qui prévalait avant et sur la 458 Italia : un bon signe pour l’imminente 488 GTB !

Vraiment excitante

Je vais vous faire une confidence : lorsque le boss m’a demandé d’aller essayer cette California T, je n’ai pas sauté de joie. J’avais en effet le souvenir d’une voiture assez pataude et pas assez tranchante pour une Ferrari. Un peu une Ferrari de « gonzesse », pour le dire de manière particulièrement incorrecte mais assumée. Vous l’avez compris : je suis revenu de cet essai absolument enthousiasmé ! Comme quoi, quelques modifications apportées à une bonne base peuvent totalement changer la perception d’un modèle...

Il y a le moteur, bien sûr, qui ne fait pas semblant d’offrir 100 chevaux de plus. Avec un poids à peu près inchangé, la différence est frappante. Premier bon point. Mais c’est surtout au niveau du comportement routier que la California a changé en devenant « T ». Alors que l’ancienne était bien trop sous-vireuse, voire paresseuse et lourde du train avant, la nouvelle est incisive et vous donne envie d’attaquer, en jouant de son équilibre devenu parfait.

Il ne m’a pourtant pas semblé qu’elle était moins confortable. Les suspensions sont en effet assez conciliantes. Quant au moteur turbo, en plus de se montrer musical, souple et puissant, est aussi très progressif et réactif. En déconnectant l’ESP, lorsque vous avez besoin de la plus grande précision possible pour bien doser l’accélérateur, cela se passe en effet aussi bien qu’avec un moteur atmosphérique. Il est dès lors possible d’entretenir une belle dérive, chose par exemple à peu près impossible avec une McLaren. Ferrari maîtrise donc parfaitement la technique du turbo. Cela n’est d’ailleurs pas étonnant puisque le chef motoriste du constructeur n’est autre que Jean-Jacques His, le père des incroyables moteurs Renault turbo ayant particulièrement brillé en Formule 1 de 1984 à 1986. L’homme sait ce qu’il fait, et cela se sent !

Et comme ses collègues du châssis ont fait un super-boulot eux aussi, j’ai complètement changé d’avis au sujet de la Ferrari California. Modèle désormais approuvé !

Stéphane Lémeret

stephane@autotrends.be

La Ferrari California T en quelques chiffres

  • Moteur : avant, 8 cylindres en V essence bi-turbo
  • Cylindrée : 3.855 cm3
  • Puissance : 560 ch à 7.500 tr/min
  • Couple : 755 Nm à 4.750 tr/min
  • Transmission : aux roues arrière, boîte séquentielle double embrayage 7 rapports
  • 0 à 100 km/h : 3,6 sec
  • Vitesse maxi : 316 km/h
  • Consommation : 10,5 l/100 km (mixte normalisée)
  • Dimensions : L : 457 / l : 191/ h : 132
  • Poids en ordre de marche : 1.730 kg
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