Essai Car of The Year – Renault Austral : sortir le losange de l’ombre
Pour le style extérieur, Renault semble clairement s’être inspiré de ce qui se vend le mieux sur le segment : le Peugeot 3008. Il adopte les mêmes épaules musclées, le même regard perçant, les feux arrière haut-placés ou encore le pavillon de couleur contrastante. L’ensemble se veut plus dynamique et ambitieux que ne l’était le Kadjar. Il inaugure en outre la finition Esprit Alpine, qui tente de faire le lien avec la marque sportive du groupe. Mais cela reste du marketing et des habillages (badges Alpine, inserts bleutés…) qui n’influent en rien sur les performances et le châssis.
Google et Waze inclus
À bord, l’Austral affiche la même modernité que la Megane E-Tech Electric. L’habitacle fait la part belle aux écrans, et reçoit l’affichage des informations dans le pare-brise. L’écran central disposé verticalement fait partie des meilleures combinaisons du moment, même par rapport à certaines marques premiums, grâce au système d’exploitation Google réactif et ergonomique. L’accès direct aux services du géant américain constituait déjà un sérieux atout, encore renforcé par l’arrivée récente de Waze, l’incontournable assistant de conduite et système de navigation dont l’efficacité n’est plus à prouver. Par ailleurs, les matériaux sont de qualité et les ajustements précis. L’habitabilité arrière comme le coffre (430-555 l) sont dans la bonne norme du segment.
Electrification simplifiée
Comme l’Arkana, et plus généralement dans la tendance actuelle, l’Austral ne propose plus de moteur diesel. Tous les blocs essence sont assistés d’un moteur électrique à des degrés divers. Hybrides légers 12V (1.3l 140 ou 160 ch) et 48V (1.2l 130ch), ou un tout nouveau « vrai » hybride 1.2 qui développe 160 ou 200 chevaux selon la version choisie ! Détail amusant, ces dernières se font appeler « Australe », le « e » venant souligner leur côté électrifié. En revanche, pas de version hybride rechargeable ni même électrique à l’horizon, Renault préférant faire des choix pragmatiques pour offrir le plus de chances à son modèle, et conserver un prix aussi accessible que possible : à partir de 31.800€.
Un cran au-dessus
Sur la route aussi, l’Austral veut faire oublier le comportement pataud du Kadjar en jouant la carte du dynamisme, là encore comme son rival désigné. Il peut notamment recevoir un essieu arrière directionnel pour améliorer encore son tempérament routier à orientation dynamique. Les roues arrière braquent alors selon un angle de 5° pour améliorer maniabilité à faible vitesse et stabilité quand le rythme s’accélère. Un caractère qui se marie bien avec le nouveau moteur 1.2 hybrid 200ch essayé. Celui-ci se montre non-seulement discret, grâce aussi à l’excellent travail réalisé sur l’insonorisation, mais également plutôt performant. Le 0 à 100 km/h est expédié en 8,4 secondes.
Seule la boîte de vitesses manquant cruellement de progressivité nous a surpris, laissant un « trou » d’une à deux secondes avant d’envoyer la puissance lorsqu’on met pied au plancher. Un petit défaut qui sera corrigé pour les premiers exemplaires clients nous a-t-on promis, les exemplaires conduits lors de notre première prise en main étant toujours au stade de la pré-série.
Conclusion
Avec l’Austral, Renault s’offre une nouvelle chance sur le segment crucial des C-SUV. Plus avenant, mieux construit et très moderne dans sa technologie embarquée, il se montre aussi plus agréable sur la route. On voit donc mal ce qui pourrait l’empêcher de connaître le succès.
L’Austral E-Tech Full Hybrid 200 en quelques chiffres
- Moteur : 3 cylindres, essence, 1.199cc ; 130ch à 4.500tr/min ; 205Nm à 1.750tr/min.
- Moteurs électriques (ch) : 68 + 34 (alterno-démarreur)
- Puissance cumulée : 200ch
- Transmission : aux roues avant.
- Boîte : automatique multimode
- L/l/h (mm) : 4.510/1.843/1.618
- Poids à vide (kg) : 1.517
- Volume du coffre (l) : 430-555
- Réservoir (l) : 55
- 0 à 100 km/h (sec.) : 8,4
- V-max : 180 km/h
- Conso mixte : 4,6 l/100km
- CO2 : 109 g/km
- Prix : 44.200€ TVAC