Essai Car of The Year – Nissan Ariya : retard résorbé

il y a 1 an | Nicolas Morlet

Si la compacte Leaf a placé Nissan en leader de l’auto électrique au tournant de la dernière décennie, le constructeur s’était depuis fait largement dépasser par une concurrence particulièrement motivée. Le voilà qui rattrape son retard avec un Ariya qui a plus d’un tour dans son sac.

L’Ariya se présente comme un modèle de recon­quête pour Nissan. La reconquête du marché électrique que la Leaf partageait grosso modo avec la Renault Zoé jusqu’il n’y pas si longtemps. Pour ce faire, l’Ariya change tout. Il adopte son propre style, et se différencie nettement des Qashqai et X-Trail. Avec ce dernier, il fait jeu égal en termes de dimen­sions : l’Ariya est un grand bébé de 4,60 mètres de long. Mais contrairement au tout-terrain qui conserve un look très « carré » pour favoriser les aspects pratiques, le modèle électrique se fait nettement plus profilé. Il adopte un design simple, sans traits inutiles, dicté par l’aérodynamisme, l’un des éléments les plus importants pour optimiser l’autono­mie d’une voiture électrique. Même sa grande « calandre » noire est un élément factice lisse pour favoriser l’écoule­ment de l’air.

Esprit lounge

L’habitacle est dans la même tendance « propre et nette ». Le meuble de bord flottant est dépourvu de tout le super­flu, concentré autour d’un double écran rassemblé sous un module unique pour sembler ne faire qu’un. Le premier est dédié à l’instrumentation pour le conducteur, le second sert à l’ensemble des réglages du véhicule et au multimé­dia. Mais ce qui frappe véritablement, c’est le soin apporté à cet habitacle, à un niveau jamais vu pour Nissan. Comme si le constructeur voulait monter en gamme, peut-être aussi pour justifier un prix de base qui n’a rien de bradé, nous y reviendrons. Toujours est-il que l’on a droit à des matériaux bien construits, bien assemblés, et un réel raffinement comme ces commandes haptiques (tactiles avec vibration lorsqu’on les sollicite) magnifiquement intégrées à même le bandeau du mobilier.

L’espace est en outre généreux pour quatre, voire cinq occu­pants, mais le coffre de 408 ou 468 litres selon la transmis­sion retenue, n’a rien d’exceptionnel compte tenu du gabarit.

Le choix des armes

L’Ariya laissera le choix entre deux capacités de batte­ries : 63 ou 87 kWh. La plus petite sera couplée à un moteur 217ch ; la plus grande à un 242ch. La puissance pourra être portée à 278 ou 306 chevaux, voire même 395 pour la version Performance, en optant pour le nouveau dispositif e-4orce, qui ajoute un second moteur et répartit en permanence l’ensemble du couple sur les quatre roues pour une stabilité et une agilité accrues. Si les autono­mies sont plutôt généreuses (400 à 500 km selon la batterie), on pourra regretter que la charge soit limitée à 130 kW. 30 minutes sont donc néces­saires à passer de 10 à 80%. C’est dans la norme du segment mais aujourd’hui, pas mal de stars font mieux...

Différenciation sur le bitume

Sur la route, chose rare sur un véhi­cule électrique, les suspensions n’ont pas été exagérément raffermies, et le confort prime sur le dynamisme. Ce dernier n’est pas négligé, notamment par l’instan­tanéité et la linéarité des accélérations, mais c’est surtout l’amortissement et l’insonorisation qui semblent être les points forts de l’Ariya. C’est le confort de marche qui nous a particulièrement séduits, procurant une grande douceur de conduite.

Après un petit temps d’adaptation, on parvient à trouver le juste dosage du système « e-Pedal », qui permet de ne plus utiliser la pédale de frein, en ajustant la vitesse à l’aide de la seule pédale d’accélérateur. Une fois qu’on a pris le pli, le gain en facilité et sérénité de conduite est indéniable.

En adaptant sa vitesse et avec un minimum d’anticipation, on pourra donc voya­ger loin sans souci avec cet Ariya. Lors de notre essai, nous avons même dépassé d’une cinquan­taine de kilomètres les 400 km WLTP promis par la marque ! À la vue de ceci, on peut donc vous annoncer qu’il n’est pas indispen­sable de se tourner vers les versions plus nanties pour profiter d’un véhicule à même de remplir l’immense majorité des besoins d’une famille. D’autant que la différence de prix est sensible : notre modèle d’essai 217ch coûte 5.500€ de moins que la version à peine plus puis­sante. Mais 50.100€ tout de même…

Conclusion

Ce Nissan Ariya est une indéniable réussite qui ose se démarquer en misant sur le confort, quand ses concurrents préfèrent argumenter sur leur prétendu dynamisme. Cerise sur le gâteau : il n’est pas besoin de s’offrir les versions les plus luxueuses pour en tirer le meilleur parti.

L’Ariya en quelques chiffres

  • Moteur : Électrique, 217ch, 300Nm.
  • Transmission : aux roues arrière.
  • Boîte : automatique monorapport.
  • L/l/H (mm) : 4.595/1.850/1.660
  • Poids à vide (kg) : 1.800
  • Volume du coffre (l) : 408-468
  • Batterie (kWh nets) : 63
  • Autonomie (km) : 403
  • 0 à 100 km/h (sec.) : 7,5
  • V-max : 160 km/h
  • Conso. mixte : 17,4 kWh/100km
  • Autonomie WLTP : 403 km
  • Prix : 50.100€ TVAC
Mots-clés: Essais auto Nissan
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