Interdiction des moteurs thermiques en 2035 : « une décision historique pour le climat » à sérieusement relativiser

il y a 1 an | Nicolas Morlet

C’est fait : en fin de semaine dernière, l’Europe des 27 s’est accordée pour une interdiction totale des moteurs thermiques (essence, diesel, mais aussi hybrides) à dater de 2035. Une décision quasi-unanimement saluée par les politiques, parfois de manière dithyrambique, comme « une décision historique pour climat ». Toutefois, les chiffres montrent qu’il faut sérieusement relativiser sa portée réelle.

En 2019 (dernière année « normale », comprenez « sans-covid » pour laquelle nous disposons de données complètes), le monde avait émis 38 milliards de tonnes de CO2 (Mt CO2) selon les sources officielles. Parmi celles-ci, l’Union européenne en avait émis 2,94, soit environ 7,7%. Le transport routier compte pour environ 20% des émissions de CO2 européennes, soit 0,59 Mt CO2. Voitures et utilitaires légers, les deux classes de véhicules visés par l’interdiction de moteurs thermiques, représentent 71,6% de ces émissions liées au transport, soit 0,42 Mt CO2. Un rapide calcul permet donc d’estimer que cette décision permettra une réduction de… 1,1% des émissions de CO2 à l’échelle globale ! Et encore, seulement lorsque l’ensemble du parc roulant européen aura renoncé au pétrole. Pas en 2035 donc, ni en 2036 quand les marques de niches seront elles-aussi concernées. Mais peut-être 20 ou 30 ans plus tard, dans le meilleur des cas. Sachant que – sauf nouvelle décision européenne qui en interdirait complètement l’usage – quelques irréductibles continueront à faire tourner leurs voitures « à pétrole ».

Si en matière de lutte contre le réchauffement climatique chaque geste compte, on est quand même loin, très loin, de la « décision historique pour le climat ».

Mots-clés: Mobilité
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